Déclaration des élues PCF du Conseil Municipal des Ulis
Conseil municipal – les Ulis – jeudi 20 décembre 2018
Déclaration de Monique Troalen pour le groupe des élues communistes
Rapport d’orientation budgétaire (ROB) 2019
Le rapport d’orientation budgétaire pour 2019 pour notre ville s’inscrit bien dans la droite ligne des décisions nationales.
Quand je lis, en première page du ROB, que “désormais, les collectivités locales doivent réduire leurs dépenses pour respecter les indicateurs qui s’imposent à elles, sauf à risquer de lourdes sanctions et qu’en revanche des récompenses sont prévues pour les bons élèves”, je trouve ces propos inacceptables car ils infantilisent les élus et laissent à penser qu’ils sont des irresponsables.
Ces orientations budgétaires s’inscrivent dans un contexte particulier : le mouvement social rassemblant gilets rouges, gilets jaunes, robes noires, blouses blanches et syndicats. Il n’y a pas d’ordre naturel des choses dans la gouvernance des affaires publiques, il n’y a pas de trajectoire qui nous serait dictées, il n’y a pas d’évidence dans la façon dont sont décidées et conduites les politiques publiques, qu’elles soient nationales ou locales. Ce mouvement populaire inédit a permis une nouvelle fois d’affirmer une réalité : tout est affaire de choix politiques.
De plus, quand il est écrit, toujours en présentation du ROB, que les dispositifs mis en place par l’Etat doivent permettre aux collectivités locales de se désendetter de 13 milliards d’euros d’ici 2022, soit 2,6 milliards par an, nous ne pouvons que faire le lien avec la mobilisation actuelle car de l’argent il y en a en quantité suffisante pour financer l’action publique et les attentes de la population à condition de garantir une juste répartition des richesses
Les communistes défendent depuis toujours l’idée qu’il faut aller chercher l’argent là où il est pour le mettre là où il y a des besoins. Et des besoins dans notre pays il y en a !
Je ne peux pas faire l’économie de vous rappeler qu’il y a près de 9 millions de pauvres, soit 1 million de plus en 10 ans, 4 millions de mal-logés, 12 millions de personnes victimes de la précarité énergétique. Le mouvement social a rappelé la dure réalité de ce pays où 5,5 millions de personnes survivent grâce à l’aide alimentaire distribuée par les associations caritatives. A côté de la paupérisation d’une partie grandissante de la population, 358 000 foyers ont bénéficié l’an dernier de la quasi disparition de l’ISF (Impôt Sur la Fortune). Leur patrimoine se monte à 1028 milliards d’euros soit 3 fois le budget de la France.
Les débats qui surgissent ont rendu saillante la disparité invraisemblable qui existe entre les plus fortunés et les autres puisque les classes moyennes ne sont plus épargnées. Les financements à redistribuer sont à chercher du côté des cadeaux faits aux seuls assistés de ce pays “les premiers de cordée” : le CICE (Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi) coûtera à l’Etat, et donc aux Français, 40 milliards d’euros en 2019, la suppression de l’ISF 3,5 milliards, le PFU (Prélèvement Forfaitaire Unique) 3 milliards d’euros. Quant à l’évasion et la fraude fiscales, elles coûtent 80 milliards d’euros par an aux finances publiques.
Voilà où est l’argent ! Et on demande aux élus locaux de serrer la ceinture des habitants donc des Ulissiens !
Le groupe communiste se refuse à la résignation face à cette répartition inégale des richesses et affirme qu’une politique alternative est indispensable.
Il est vrai qu’un rapport d’orientation budgétaire comporte, par nature, une part légère d’incertitude. Mais aujourd’hui, nous naviguons à vue puisque nous assistons à une multiplication des facteurs inconnus dans l’équation budgétaire. Nous constatons que le document budgétaire s’inscrit dans la droite ligne du précédent, avec la poursuite de la compression des dépenses de fonctionnement et l’insuffisance criante des compensations de l’Etat. Cette limitation du budget contribue à réduire le niveau de service public offert à la population. Or, c’est précisément le contraire que réclament les Français : davantage de service public avec un meilleur maillage territorial.
Ce problème de financement est récurrent. Il est temps que les exécutifs locaux et j’en appelle aux élus des Ulis, que les élus protestent réellement contre la confiscation progressive des ressources et de la liberté locale par le pouvoir central. Il n’y a pas d’aménagement possible de la France sans les collectivités locales et territoriales. Il est plus que temps de leur rendre les moyens nécessaires▄