Un référendum à propos de la privatisation de Aéroport de Paris
A l’initiative du groupe PS et d’élus de tous bords (entre autres du PCF) à l’Assemblée Nationale une proposition de Référendum d’Initiative Partagée (RIP) contre la privatisation d’Aéroport de Paris (ADP) va peut être aboutir.
Rappelons d’abord l’objet. dans la loi “Pacte” le gouvernement se propose de privatiser ADP. Comme sous la présidence de Nicolas Sarkozy avaient été privatisées les autoroutes. C’est faire cadeau au secteur privé de services publics, et priver l’Etat de rentrées financières substantielles.
On verra à ce propos reproduit par exemple l’article suivant dans l’Humanité
https://www.humanite.fr/lobstination-insensee-du-gouvernement-privatiser-adp-669209
(le texte de l’article est plus bas)
Un RIP de quoi s’agit il?
Il faut que 185 députés ou sénateurs déposent un projet. C’est chose faite (il y en avait 197 au dernier pointage).
Le projet doit ensuite être validé par le Conseil Constitutionnel(CC).
Enfin sur une période de 9 mois il doit signé par 10% du corps électoral. Donc sauf avis contraire du CC nous allons bientôt pouvoir nous mettre au travail pour renverser une proposition macédonienne et faire un vrais débat dans le pays!
Pour les détails et un article à ce propos voir RFI :
http://www.rfi.fr/france/20190409-privatisation-adp-referendum-initiative-partagee
L’OBSTINATION INSENSÉE DU GOUVERNEMENT À PRIVATISER ADP
Mardi, 12 Mars, 2019Aurélien Soucheyre
Loin de convaincre sur le plan économique, l’opération, regardée de près par des groupes financiers, sème le doute quant à ses finalités réelles.
Une privatisation qui heurte des libéraux, de gauche ou de droite, ce n’est pas fréquent. Une alliance inédite se dessine autour du dossier d’Aéroports de Paris pour contester l’étrange obstination du gouvernement à privatiser cette entreprise stratégique. Les départements d’Île-de-France, toutes étiquettes politiques confondues, sont même tombés d’accord en proposant de devenir actionnaires du groupe ADP, ce qui leur permettrait entre autres de mieux maîtriser les choix d’aménagement du territoire. Ce projet de privatisation a beau faire l’unanimité contre lui, la majorité macroniste n’en démord pas. Tant pis si le Sénat s’est massivement opposé à ce projet, début février, par 248 voix contre 78. Qu’une chambre rejette une privatisation pour la première fois depuis 1986 n’émeut absolument pas l’exécutif. Tout comme les arguments opposés par les sénateurs communistes, socialistes et par ceux de la majorité « Les Républicains ». Martial Bourquin, sénateur PS, s’interroge : « On sait que c’est une rente toute faite pour celui qui prendrait ADP demain. Alors on s’interroge : est-ce qu’après Notre-Dame-des-Landes, il faut satisfaire Vinci à Paris ? » « Ne privatisez pas Charles-de-Gaulle, il ne l’aurait pas supporté ! » a même tonné Philippe Dominati (LR). Ce libéral convaincu dénonce « la cession d’un monopole » où « le contribuable » a déjà payé « tous les équipements ».
À l’Assemblée, Stéphane Peu (PCF) a lui aussi attaqué cette « faute budgétaire », car ADP est une source de revenus réguliers pour les comptes publics. Bruno Le Maire lui a répondu que l’urgence est à « dégager des moyens pour investir demain dans l’intelligence artificielle, dans le stockage des données ». Selon les calculs de l’opposition, les gains annuels attendus sont équivalents… aux sommes générées par ADP (170 millions d’euros de dividendes pour l’État français en 2017). À court d’arguments, le ministre de l’Économie en est venu dans le débat à dépeindre la première société aéroportuaire au monde comme un gérant « de boutiques de luxe, d’hôtels ».
Les fées qui se penchent sur le berceau sont-elles bien intentionnées ? La loi Pacte prévoit de séparer les revenus d’activités aéroportuaires de ceux de la zone commerciale, plus juteux. La vente se fera dans la discrétion, sans appel d’offres public, et le gouvernement a choisi une banque d’affaires étrangère, Bank of America, pour être son conseil. Parmi ses dirigeants, un proche de Macron fraîchement recruté, Bernard Mourad, lequel dément toute implication dans un dossier né un an avant son arrivée, tout en le trouvant « challenging » (sic). Le rapporteur du dossier à l’Assemblée, le député LaREM Roland Lescure, a été la cible de son collègue (FI) François Ruffin pour avoir été longtemps un dirigeant de la Caisse des dépôts du Québec, dont l’appétit pointe dans ce dossier. À une ancienne collaboratrice de Roland Lescure, Aigline de Ginestous, Mediapart prête les propos privés suivants : « On craignait que la procédure d’indemnisation soulève des oppositions. En fait, les députés ont à peine regardé. » Car parmi les aberrations du dossier, l’indemnisation des actionnaires privés actuels n’est pas la plus exorbitante. Depuis octobre, Aigline de Ginestous est cheffe de cabinet d’Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie. Les solutions alternatives ne manquent pourtant pas. Les sept départements d’Île-de-France prêts à entrer au capital du groupe le feraient ainsi à hauteur de 29,9 %, pour 6 milliards d’euros, quand l’État attend de 8 à 10 milliards de la vente.Aurélien Soucheyre et Lionel Venturini
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