L’appel des jeunes communistes à une mobilisation pour l’avenir de la jeunesse
Le 16 mars prochain, un an jour pour jour après l’annonce du premier confinement, l’ensemble des organisations de jeunesse appelle à une journée de mobilisation nationale.
La crise économique et éducative touche de plein fouet les jeunes. Les médias nous appellent la “génération sacrifiée du Covid”, pourtant ce n’est pas la pandémie qui nous a amenés à cette situation, mais bien l’inaction et les choix politiques du gouvernement et des précédents. La situation des jeunes s’est considérablement dégradée. Ce sont les rêves et les aspirations de toute une génération qui sont en train d’être broyés. Si la précarité des jeunes n’est pas nouvelle, celle-ci s’est intensifiée.
Précarité de nos formations
La crise économique et sociale a débouché sur une crise scolaire inédite. Avant même l’arrivée de la Covid-19 l’enseignement en France était malade des politiques libérales : classes et amphithéâtres surchargés, enseignants non remplacés, manque de matériel… Malgré l’investissement des enseignants, la qualité des formations s’est détériorée. Les confinements et re-confinements ont eu pour conséquence l’aggravation des inégalités scolaires déjà très fortes. Dans ce contexte, le gouvernement a fait le choix de l’instrumentalisation de la crise, en avançant à marche forcée vers ses réformes : contrôle continu pour le bac présenté comme l’unique solution, maintien de Parcoursup…
Les étudiantes et étudiants sont aussi victimes de cette crise. Depuis le début de la crise sanitaire, un étudiant sur six a abandonné ses études. La difficulté à suivre une formation a suscité une détresse psychologique pour des milliers d’étudiants et d’étudiantes. Cela est aussi le résultat d’une explosion de la précarité étudiante. En effet, un tiers des étudiants et des étudiantes ont perdu leur job depuis le début de la crise. Face à cela, les réactions du gouvernement, bien que salutaires, sont loin d’être à la hauteur.
L’école est aujourd’hui un outil d’aggravation des inégalités sociales. De ces manques de moyens, de la précarité et de la sélection à l’entrée de l’université, les jeunes n’en peuvent plus et n’en veulent plus.
Précarité de l’emploi
Ce n’est pas nouveau, la jeunesse se caractérise par un salariat dégradé et fragmenté par de multiples contrats précaires. Les contrats à durée déterminée, intérim, auto-entreprenariat, ou autres services civiques, contrats temporaires et temps partiels sont massifs dans la jeunesse. Mais depuis l’arrivée de la crise économique la situation s’est considérablement détériorée.
En sortie de formation ou en décrochage, le constat que nous réalisons depuis plus d’un an reste inchangé. Le chômage des jeunes s’accroît et les mesures prises par le gouvernement sont insuffisantes et n’offrent comme unique perspective qu’un avenir de précarité et d’instabilité. Le taux de chômage des moins de 25 ans a atteint les 22 % au dernier trimestre 2020. Ce chiffre ne prend pas en compte les jeunes arrivés sur un marché de l’emploi saturé et dégradé à l’issue de leur formation. Force est de constater que le plan “Un jeune, une solution” mis en place en juillet dernier pour répondre à cette situation est vain. Il n’offre comme unique perspective à la jeunesse que des contrats précaires, payés une misère. Au-delà de ça, ce plan n’a été permis que par la diminution massive du coût de l’embauche des jeunes via des subventions.
La jeunesse est devenue un sujet central
En plus d’être régulièrement pointée du doigt par l’exécutif sur l’avancée de la pandémie, la nouvelle génération pâtit d’un manque d’ambition politique du gouvernement. La situation est alarmante. Chômage, précarité de l’emploi, précarité des revenus, précarité des formations, telle est la situation des jeunes du pays. Il est urgent de sécuriser leurs parcours.
Depuis quelques semaines, ces problématiques autour de la jeunesse ont surgi dans la sphère politique et médiatique, notamment avec la mobilisation étudiante du 20 janvier dernier à l’initiative de l’UEC. Alors que nous étions jusque-là les seuls à mettre ces enjeux au cœur du débat, la question de la jeunesse est aujourd’hui au centre de l’actualité. Si la question désormais est médiatisée, il convient de la transformer en une action politique des premiers concernés, afin de convertir cette prise de conscience en une mobilisation victorieuse.
Pourtant la jeunesse regorge de forces d’innovation et d’ingéniosité qui ne demande qu’à pouvoir s’exprimer.
Combien de futurs chercheurs, ingénieurs, médecins, enseignants ne seront pas sélectionnés cette année ? Combien de jeunes ont vu leur rêve broyé par cette machine à sélectionner et à trier socialement ? Combien de jeunes n’ont pas pu suivre leurs études jusqu’au bout car ils devaient jongler entre précarité et petits boulots ? Alors que nous avons besoin de travailleurs qualifiés dans de nombreux secteurs (transport, santé, éducation, énergie…), combien de jeunes sont aujourd’hui au chômage ? Ce sont toutes ces contradictions qu’il faut dépasser.
Les jeunes ne sont pas le problème mais la solution
La place de la jeunesse est un marqueur de la société. Avec des jeunes laissés-pour-compte, c’est la société tout entière qui est en danger. Au contraire, si le système permet à chaque jeune de s’épanouir, de trouver sa place, de construire son avenir et de se former, c’est toute la société qui progressera.
Les nouvelles générations ne sont pas le problème mais bien la solution. Notre génération veut se former, se réaliser, être utile à la société. Mais au final, c’est notre dignité à toutes et tous qui est gâchée et sacrifiée sur l’autel du profit par les capitalistes.
Alors que la situation des jeunes est enfin mise en avant par les médias et les dirigeants, il est temps de transformer cette prise de conscience et cette colère de la jeunesse en une force politique.
La construction d’une mobilisation large de la jeunesse apparaît donc comme un impératif, atteignable et indispensable. Forts de notre travail militant, il nous revient de faire émerger et gagner une mobilisation rassemblant l’ensemble des jeunes, lycéens, étudiants mais aussi travailleurs.
Derrière des réalités différentes, c’est un seul mot d’ordre qui nous rassemble : pour la sécurisation de nos parcours de vie, des études à l’emploi, et pour la conquête de nouveaux droits afin de construire notre futur !
Le 16 mars, toutes et tous dans la rue !