L’école de la confiance : la nouvelle école de la Ripoux-blique voulue par Jean-Michel Blanquer.
L’école de la confiance : la nouvelle école de la Ripoux-blique voulue par Jean-Michel Blanquer.
Si vous avez fréquenté ces derniers mois une école, un collège ou un lycée, difficile de ne pas en entendre parler. La prochaine réforme voulue par Jean-Michel Blanquer s’apparente plus à un démantèlement complet de l’institution qu’à sa restauration. Les enseignants, partagés entre dépit et volonté de pouvoir faire correctement leur métier, manifestent leur mécontentement comme rarement on a pu le voir dans les écoles primaires, et les actions dans les lycées se multiplient. Explications sur les derniers éléments que nous avons d’une réforme des écoles qui n’a pas finit de faire couler de l’encre.
Vous souvenez-vous de l’école primaire, de sa directrice qui vous disait bonjour, vous faisait cours parfois et connaissait votre prénom ? Oubliez cela. A l’image des différentes fusions de structures publiques (hôpitaux, agglomérations, …) qui ont toutes pour point commun la réduction des représentations, surtout des personnels et des usagers, à leur direction, Jean-Michel Blanquer veut regrouper écoles et collèges – dans un soucis de continuité de la scolarisation bien sûr. Les écoles seront demain affiliées à un collège, comme regroupées au sein d’une agglomération d’écoles, et la direction commune sera assurée par le proviseur du collège. Cela pose deux soucis majeurs :
-Les directeurs d’école seront de fait inutiles, il n’y aura plus de directeur d’école dans chaque école mais un seul pour l’ensemble du groupe. Prenons Brétigny-sur-Orge, ses deux collèges et ses quatorze écoles. On peut raisonnablement penser qu’un collège regroupera alors à la rentrée prochaine sept écoles primaires. Le proviseur de chacun de ces collèges sera donc en même temps… Directeur de sept écoles ! Et encore, nous prenons là un cas plutôt favorisé. On a déjà recensé des cas de collèges qui regrouperaient une quinzaine d’écoles… Quid de la proximité avec les écoliers ? Même s’il est nécessaire de mieux travailler le lien entre école et collège, pourquoi supprimer les postes de personnes qui seraient à même de le faire si ce n’est pour réduire les coûts ? On se demande bien où est l’intérêt de l’enfant…
-Chaque école ou collège est dirigé par un conseil regroupant personnels de l’école, enseignants, membres de la direction et parents d’élèves. En regroupant les écoles dans des structures organisées autour du collège, les conseils d’école demain n’existeront plus et tout se fera dans les conseils d’administration des collèges. Prenant en compte les modalités de constitution de ces conseils, il ne semble pas possible que toutes les écoles puissent être représentées en enseignants et en parents d’élèves au sein de ce conseil ! Là encore, l’intérêt de l’enfant semble bien absent.
Tout ceci s’insère dans un cadre où les enseignants ne se sentent pas valorisé.e.s ni défendu.e.s par le ministère de l’Education Nationale. Salaires gelés, conditions de travail dégradées… Déjà que les enseignants français sont les moins bien payés d’Europe, leur autorité sur les élèves est de plus en plus remise en cause par une hausse des poursuites en justice de la part des familles contre un enseignant qui aurait pu punir leur enfant, sans se sentir soutenu par leurs responsables académiques ou nationaux.
Nous l’aurons compris, les écoles primaires vont mal. Les enseignants ont pour la plupart à coeur de bien faire leur métier, que les enfants puissent apprendre dans des conditions suffisantes et que les personnels de l’Education Nationale soient reconnus comme étant utiles à la société jusque dans leur salaire. C’est loin d’être déjà le cas et beaucoup voient dans cette réforme une dégradation grave de leur métier. Et encore, dans cet article, il ne s’agit que de deux mesures sur les écoles primaires parmi une foule de mesures…
Gabriel Laumosne
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Merci de décoder les mesures envisagées.
Maryse