La maire de Barcelone soutient Ian Brossat, ainsi que diverses personnalités de gauche en France (l’Humanité)

GAUCHE. IAN BROSSAT ENGRANGE DE MULTIPLES SOUTIENS

Lundi, 20 Mai, 2019Julia Hamlaoui

La maire de Barcelone, Ada Colau, le philosophe Henri Pena-Ruiz… les appels à voter PCF dimanche prochain arrivent de divers horizons de la gauche.

Au jeu de la redistribution des cartes à gauche, le PCF marque des points. La liste conduite par Ian Brossat pour les européennes de dimanche prochain engrange, depuis quelques jours, les soutiens venus de différents horizons. L’un d’eux est arrivé d’Espagne en fin de semaine. La maire de gauche de Barcelone, Ada Colau, « espère voir à Bruxelles » l’élu parisien : « Grâce à lui, cela fait quatre ans que Barcelone et Paris partagent une stratégie pour lutter contre la spéculation immobilière et encadrer les loyers », rappelle-t-elle. « Ce soutien donne de la crédibilité à notre conviction qu’il est possible de transformer l’Union européenne à la condition que les forces progressistes s’unissent », se félicite la tête de liste PCF.

En France, alors que son appel aux rassemblements des formations de gauche avait fait chou blanc, différentes personnalités ont décidé de franchir le pas dans la dernière ligne droite. Jusque-là engagé auprès de la France insoumise, le philosophe Henri Pena-Ruiz, a adressé son soutien par courrier. « Face à la morgue de classe de M. Macron, et à sa politique dévastatrice pour les plus démunis, il nous faut un Parti communiste fier de son histoire, et décidé à jouer un rôle moteur dans le rassemblement des forces de progrès », écrit-il dans une lettre lue lors du meeting parisien du PCF au gymnase Japy, qui a réuni 2 000 participants.

« L’idée communiste est une belle idée 

« Mon soutien à la liste du Parti communiste n’est pas un acte négatif à l’égard de la France insoumise. Ce n’est pas un désaveu, tient à préciser le maître de conférences à Sciences Po. C’est inspiré par une motivation positive : j’ai décidé en toute conscience de soutenir la liste de Ian Brossat parce qu’il me paraît fondamental pour l’avenir de la gauche authentique que le Parti Communiste soit représenté au parlement européen. En même temps, ceci repose sur une conviction de longue date que l’idée communiste est une belle idée ».

Un autre historique du Parti de gauche s’est aussi manifesté : « Dans un contexte de grande confusion politique, nous avons besoin d’une gauche fidèle à ses valeurs et qui tend la main », estime Marc Dolez, l’un des fondateurs avec Jean-Luc Mélenchon du PG, que lui a quitté en 2012. Patrice Prat, ancien député PS, proche d’Arnaud Montebourg, utilisera le même bulletin dimanche. « J’ai choisi la clarté à gauche pour contrer ce vent néolibéral dont on connaît les résultats. Cette candidature apporte, en plus, de la fraîcheur et du renouvellement », assure-t-il. Les divisions en cours ont aussi joué : « un PCF fort, c’est une gauche plus forte pour réussir l’étape vitale du rassemblement en 2022 ».

Militante socialiste pour le non au référendum de 2005, Françoise Castex fait de son côté valoir son expérience d’eurodéputée : « J’ai vu les élus du PCF travailler au Parlement européen. Ils y sont assidus et y tiennent une ligne politique claire, solide et imperméable aux lobbyistes et aux “petits arrangements”. » Le sénateur RDSE Jean-Pierre Corbisez a, lui, joint sa signature à l’appel de plus de 2 000 élus, publié la semaine dernière ; tandis que la députée européenne sortante des Radicaux de gauche Virginie Rozière a fait une apparition à un meeting du PCF à Montpellier, sans aller plus loin.

« Nous pouvons réaliser un beau résultat »

« Le rassemblement s’élargit de jour en jour, se réjouit Ian Brossat. Tout cela montre qu’il n’y a pas besoin d’être communiste pour voter communiste le 26 mai et que nous pouvons réaliser un beau résultat. » La « dynamique » de sa campagne, saluée par les médias, et le premier sondage à 4 % tombé en fin de semaine commencent à lever des inquiétudes dans le reste de la gauche. « La force doit aller à la force. (…) On ne parle pas, comme M. Brossat, l’adjoint de Mme Hidalgo, de passer de 2 % à 3,5 % : nous parlons de prendre le pouvoir », a taclé hier Jean-Luc Mélenchon (entre 7,5 et 10 %, selon les sondages) après avoir annulé son meeting parisien pour cause d’orage.

En retour, Ian Brossat s’en est tenu à rappeler sa « ligne de conduite », promue depuis quelques semaines : « On ne se tire pas dans les pattes, la gauche est déjà très divisée, inutile d’ajouter les bisbilles et les attaques à la dispersion. »  Julia Hamlaoui

mai 20, 2019

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