8 mars : journée de l’Humain

Un cap a incontestablement été franchi ces dernières années avec ce qu’il est convenu d’appeler la « libération de la parole », lointaine cousine de la « libération sexuelle », toutes deux ayant la fonction d’un coup de masse fissurant un édifice séculaire : le patriarcat.

On mesure sans doute la puissance de cette vague comme « irrésistible » à la pauvreté des arguments des syndics de l’ordre établi. Ici, ils tentent d’assimiler la partie au tout, en instrumentalisant des formes d’actions marginales afin de discréditer ce puissant mouvement. Là, ils entendent jouer de la déstabilisation d’hommes qui se sentent sincèrement perdus ou stigmatisés au milieu de ce réagencement historique dans l’ordre des genres.

Si cela va sans dire, cela va sans doute mieux en l’écrivant : il ne s’agit pas d’un combat des femmes contre les hommes, d’une bataille de la moitié de l’humanité pour elle-même contre l’autre moitié, de retourner les armes, mais de désarmer. Fidèles à un « esprit Mandela », plus moderne que jamais, assumons que la fin du patriarcat émancipera les femmes ET les hommes, libérant les unes et les autres du poids – à la hauteur de ce qu’il leur a fait vivre – d’un système d’assignation et de domination. C’est donc un combat de l’humanité tout entière pour sa propre réalisation. Échappant, année après année, à une sorte de piège de « saint-valentinisation » (dessécher une belle idée en la confinant), le 8 mars se hisse, peu à peu, au calendrier de l’émancipation, à la hauteur de l’universalité d’un 14 Juillet.

mars 13, 2021