Bertrand TAVERNIER, figure de proue du cinéma contemporain
Dans le sillage de la nouvelle vague, son oeuvre mosaïque est une vaste composition de films magistraux, explorant les différentes tonalités possibles pour parler de la condition humaine, sous l’angle de l’épopée ou du drame, du quotidien ou de l’extraordinaire, en assumant toujours une sensibilité toute personnelle. Il était résolument un auteur de notre temps. Ses films sont autant de jalons posés qui ont su conquérir peu à peu les nouvelles générations. On se rappelle notamment de” Que la fête commence”, bande-annonce de la révolution française, de” Coup de torchon”, un formidable récit anticolonialiste, ou encore plus récemment de “Dans la brume électrique”qui marquait sa fascination pour une culture américaine critique. Son parcours l’avait conduit peu à peu à devenir ce grand cinéaste, parce qu’il avait des choses à dire et à montrer, parce qu’il avait la passion de la caméra, montrant ainsi la voie à de nombreux artistes. Bertrand Tavernier était mobilisé pour un cinéma français vivant et indépendant. Il était amoureux du cinéma non pas que l’on consomme mais dont on parle et dont on débat, qui fait débattre et qui fait parler. Généreux, Bertrand Tavernier l’était profondément. Les injustices lui étaient insupportable et il a su faire entendre sa voix pour contribuer à leur faire un sort à chaque fois qu’il en voyait la nécessité. Avec lui, qui avait une si forte histoire avec Louis Aragon, nous avons aimé nos rencontres autant que nous avons aimé son cinéma.
Pierre Dharréville Délégué national à la culture du PCF