Fête de l’Huma 2021
La fête de l’Humanité abrite chaque année concerts et débats politiques.
La section PCF de l’université Paris Saclay a abrité le 11septembre 2021 sous le chapiteau de la fédération PCF 91 un débat sur le thème “Quel enseignement supérieur, quelle recherche pour relever le défi des jours heureux ?.
La tribune était constituée de : Jeanne Péchon (Secrétaire Nationale de l’Union des Etudiants Communistes), Marine Roussillon (Dirigeante Nationale et responsable du réseau École et ESR du PCF, Maîtresse de Conférences), Albert Bakrim (étudiant d’Orsay et responsable JC 91
Voici quelques-unes des questions qui furent abordées.
Quel contrat pour la jeunesse doit porter Fabien Roussel pour relever cet ambitieux défi des « jours heureux ? »
JP demande l’instauration d’un revenu étudiant pour éviter la précarité sans la charité afin d’étudier dans de bonnes conditions. Il faut ajouter à cela un enseignement supérieur de qualité.
MR rappelle qu’on sort de deux ans où la jeunesse a vu son avenir se casser la gueule. En position de revendication, la jeunesse réclame de l’attention au climat et un changement de système. Il faut une formation à la hauteur : une formation au service de l’émancipation, et pour cela augmenter le temps scolaire avant d’accéder à l’Université. Il faut y recruter environ 10 000 enseignants-chercheurs pour avoir un taux d’encadrement correct et un système d’enseignement supérieur unifié entre Universités et Écoles (des écarts d’un facteur 10 peuvent apparaître entre les taux d’encadrement). Par ailleurs, il faut arrêter la sélection organisée par ParcoursSup. Il s’agit de faire confiance à la jeunesse.
AB ajoute qu’il faut associer réellement les jeunes aux décisions et propositions. Entre autres pour construire des projets collectifs.
La démocratie
L’Université a longtemps été, en interne, un lieu où, dans les différents conseils, les personnels et les étudiants avaient des représentants qui étaient plus ou moins associés aux décisions. Petit à petit, ils ont été mis dehors ou réduits à portion congrue. La vie démocratique de l’Université en a été affectée et cela a eu aussi des conséquences au dehors. L’apprentissage du débat et le goût de se faire entendre sont affaiblis et on livre au monde de l’entreprise des diplômés plus passifs Des jours heureux n’adviendront qu’avec avec une jeunesse haussant la voix et se faisant entendre.
La formation continue des salariés :
JP et MR: Évidemment, il faut de plus en plus de formation continue et de qualité, diplômante avec aussi une formation initiale de qualité. Le risque actuel, c’est de donner à la formation continue une visée utilitariste pour le travail, courte et adaptée à un poste, alors que celle que nous visons doit permettre la prise de recul et de réinventer son poste de travail. Attention : si la formation continue doit s’adapter, les programmes aussi et sur les lieux de travail, ces heures ou années supplémentaires doivent être reconnues.
Pour éviter le décrochage entre scientifiques et une partie de la société, quelles mesures prendre dans et en dehors de l’Université ?
MR répond que la question du rapport science et société reste difficile et s’est bien vue avec les questions autour du vaccin contre le Covid, les débats autour de la sociologie, comme les questions de genre qui est un concept de recherche. Le premier problème est la rupture de l’opinion publique avec ce qui se passe dans le milieu scientifique. Le second problème est interne à la communauté scientifique : les débats viennent de l’intérieur avec des personnalités comme D. Raoult ou d’autres qu’il faut traiter. Mais on a mis les chercheurs en concurrence entre eux. On a fracturé la communauté scientifique qui n’établit plus ensemble après les nécessaires controverses les conclusions scientifiques qui s’imposent. Donc dans notre projet, plus d’ANR (Agence Nationale de la Recherche qui finance dorénavant une grande part de la recherche à court ou moyen terme sans planification à long terme), plafonner les financements sur projet, donc supprimer la concurrence.
AB insiste qu’on vise l’élévation du niveau de culture générale et la science en fait partie donc la vulgarisation scientifique doit être présente. Mais MR fait remarquer que les injonctions à vulgariser ne sont pas toutes bonnes : il n’est pas possible de tout vulgariser car il y a des connaissances difficiles à s’approprier. L’idée de tout vulgariser modèle et uniformise la recherche et sa transmission.
La vulgarisation scientifique. La salle intervient.
Julien : Sur la vulgarisation, il y a tout de même un rôle à jouer par les enseignants-chercheurs. Sinon comment attirer les jeunes ?
Dina : C’est la première année que le CNRS décerne à ses chercheurs des récompenses sur la médiation scientifique. C’est une belle avancée dans la reconnaissance de ce travail. La culture scientifique fait partie de la culture en général c’est-à-dire à l’éducation du grand public à la controverse scientifique, à une science ouverte.
Nicolas : La culture de la science est à apporter dans les établissements secondaires. Par exemple, il y a des initiatives qui font venir des chercheurs dans les lycées où ils montrent leur activité de recherche pendant un an pour montrer l’idée de la démarche scientifique. Aussi, en tant que parent, on voit monter l’angoisse des élèves en 4ème et 3ème sur la sélection via ParcoursSup avec en plus un bac local. Impossible de bien se projeter et bien choisir pour des jeunes
D’autres questions sont abordées par les invités ou la « salle-chapiteau »
●Il faut augmenter dans le primaire ou le secondaire le temps scolaire en classe car il a été réduit par le jeu de substitutions qui n’éduquent pas. Si on passe plus de temps scolaire à l’école, c’est plus de travail en commun, donc plus de temps à construire une culture commune
● Il faut des pré recrutements d’enseignants qui garantissent un vivier de professionnels bien formés sans surprise.
●La part de travail intellectuel a besoin de croître dans la société. L’Université doit répondre à ce besoin. C’est une tâche difficile, dans un contexte où les bacheliers et les étudiants ont reçu un enseignement à part distancielle forte Un immense investissement est indispensable