Le questionnaire de l’AFIS aux candidats (voir https://www.afis.org)

L’association Française pour l’Information Scientifique a adressé aux candidats à l’élection présidentielle un questionnaire. A ce jour 3 ont répondu : N. Arthaud, E. Macron, F. Roussel.

Il est plus que regrettable que les autres candidats se soient abstenus d’y répondre, négligence ou mépris?

Le questionnaire est reproduit ci dessous avec les liens vers les réponses. On notera que E. Macron esquive les questions et répond par un monologue.

L’exposé des motifs du questionnaire

L’Association française pour l’information scientifique (Afis) s’efforce d’éclairer les débats de société à la lumière de la science. Il n’est pas rare que la science soit ignorée, falsifiée, ou encore instrumentalisée pour suggérer des implications d’ordre politique ou moral qui devraient s’imposer à la collectivité publique. L’Afis ne cesse de rappeler, quant à elle, que si la science a vocation à dire « ce qui est » (ou « ce qui n’est pas » ou « ce qui est incertain ») elle n’a pour autant aucune légitimité à suggérer « ce qui doit être ». L’Afis résume régulièrement ce changement d’ordre par la formule « la science dit mais ne dicte pas ».

La décision politique est d’un autre ordre. Si l’état de la science peut être prise en compte à titre informatif dans le cadre d’un état des lieux, de nombreuses autres considérations entrent légitimement en jeu. Citons, sans préjuger de leurs importances relatives : les enjeux économiques et sociaux, les dimensions idéologiques ou religieuses, ainsi que les turbulences de la vie politique elle-même.

Le développement de la pandémie apparue en décembre 2019 a placé les processus de prise de décision politique dans un contexte de connaissance médicale incomplète et en construction. Les décideurs se sont trouvés face à une incertitude scientifique relative. Ces situations ne sont pas propres aux thématiques de santé publique : climat, énergie, alimentation, agriculture, nouvelles technologies, … sont autant de domaines nécessitant des prises de décision en contexte d’incertitude.

Quelle doit être la contribution de la science à la prise de décision politique ? Comment le développement technologique doit-il être contrôlé par la société ? Comment orienter la recherche et l’information publique ? Nous avons rédigé une série de questions à destination des candidats à l’élection présidentielle. Les réponses reçues seront publiées, sans filtre, sur le site de notre association. Une analyse sera proposée dans la revue Science et pseudo-sciences.

Les réponses des candidats

Par ordre chronologique de réception. Mise à jour à mesure des réponses reçues

Le questionnaire

1. Quelle est la place de l’expertise scientifique dans l’élaboration de votre programme ?

2. Quelle est votre vision du rôle des agences d’expertise ou des agences sanitaires (ASN, ANSES, ANSM, …) ? Avez-vous confiance en leurs évaluations, ou craignez-vous que leurs avis soient partisans ? Dans ce cas, qu’est-ce qui pourrait être amélioré ?

3. Selon vous, quels acteurs ou dispositifs sont les plus pertinents pour juger des risques sanitaires ou environnementaux d’une nouvelle technologie ?

4. L’épidémie de Covid-19 a mis en lumière certaines dérives du fonctionnement des institutions scientifiques (course à la publication, effets de mode liés aux opportunités de financement, voire fraude scientifique pure et simple). Quelle est votre position sur le fonctionnement de la recherche (publique ou privée) et les éventuelles mesures à mettre en place pour corriger les problèmes ?

5. Quelles découvertes scientifiques ou innovations technologiques vous paraissent majeures dans l’histoire de l’humanité ?

6. Certains revendiquent une place dans le système de santé pour les médecines alternatives (remboursement par la sécurité sociale, utilisation dans un cadre hospitalier, enseignement, production de diplômes officiels…). Qu’en pensez-vous ?

7. Pensez-vous que la régulation des pesticides bio doit être basée sur les mêmes critères que celle des pesticides de synthèse, ou que leur caractère “naturel” justifie d’employer des critères différents ?

8. Au vu du réchauffement climatique qui va impacter fortement le rendement des récoltes (cf. le dernier rapport du GIEC), pensez-vous que les biotechnologies (notamment les OGM) soient pertinentes pour développer, par exemple, des variétés résistantes aux sécheresses ou aux inondations ?

9. Faites-vous confiance à l’Autorité de Sûreté Nucléaire pour l’évaluation des risques liés au nucléaire ?

avril 8, 2022