Billet d’humeur de Jean Cassio
Dans une insomnie,
Notre-Dame de Paris cette haute-couture du Temps. Cette béance dans l’Ile Saint-Louis, une blessure matérielle et spirituelle. Dans les bibliothèques dorment les siècles, cette cathédrale était les siècles vivants. Il a fallu cet incendie pour recoudre le fil de notre histoire. Hommage à tous ces bâtisseurs de cathédrale ces ouvriers, ces artisans ces maîtres du bois et de la pierre. Par le feu cette place meurtrie au centre de Paris, ce témoin des défaites et des victoires, ce refuge des croyants et des incroyants, ce haut lieu du silence que fortifient les cloches de Notre-Dame. La flèche est tombée. Dans cette absence la douleur du regard, la perte du repère. Je vais vivre sans elle qui m’accompagnait derrière les vitres du Bus 27 jusqu’à la gare St Lazare. Moi athée, sans attache religieuse à part la première communion et servir les messes à la cathédrale de Grasse comme enfant de Chœur. Émotions, tristesse, larmes dans lesquelles se fondent ceux qui croyaient au ciel ceux qui n‘y croyaient pas. Dans « Le temps retrouvé » le narrateur peut écrire : « Le château expliquait l’église, qui elle-même, parce qu’elle avait été un lieu de pèlerinages, expliquait la chanson de geste » Depuis lundi soir Paris est blessé, mais Notre-Dame et le « Notre » nous rassemble, plus vivante. Victor Hugo lui a donné son titre de gloire.
Par Jean Cassio
17 Avril
A vous
Les deux beaux visages de ces jeunes femmes, la violence qui leur fut faîtes et l’immense tristesse à lire dans l’Huma ce qui fut la brutale blessure.
Je suis prés d’elles dans ce combat. J’ai adhéré au Parti en ayant lu les poèmes d’amour d’Eluard et d’Aragon et Ferrat chantant « la femme est l’avenir de l’homme ». Baudelaire vous ayant vu aurait pu écrire le beau poème « A une passante » .Je salue votre courage, votre détermination. Sont nombreux les camarades qui voudraient vous le dire. J’écris aussi pour celles qui portent en secret l’ineffaçable souillure. Courage mes soeurs mes camarades, ma parole est faible mais elle existe pour surmonter les champs de fleurs fanées, pour donner à la source l’avenir de la mer. Fortes vous l’êtes pour avoir dit à haute voix l’insupportable. Le temps est plus froid , vos mains retrouveront la chaleur, vous connaîtrez l’éclosion d’autres partages je reste un inconnu et pourtant si proche. Un camarade blessé parce qu’il a lu les pages 4 et 5 dans l’Huma mon quotidien depuis soixante ans.
Mon plus profond soutien.
Par Jean Cassio.
07 Mars
Les gilets jaunes
Les gilets jaunes. Sa présence est obligatoire dans les voitures, pour que ceux qui sont en panne sur le bord de la route de jour comme de nuit puissent être bien visibles. Depuis deux semaines ils le sont. Leurs revendications même si elles sont différentes d’un point de blocage à un autre cristallisent l’appauvrissement réel, la difficulté à joindre les deux bouts, le dur métier de vivre sans espoir. Ils sont les laissés pour compte dans la répartition des richesses. Même s’ils ne sont pas des millions dans toute la France, l’opinion publique leur est acquise au-delà de 75 %. Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir de même les gilets jaunes et la lutte de classe. Ils sont en rébellion contre ceux qui ne peuvent imaginer que 50 euros en moins dans le budget familial c’est avancer la fin du mois de 10 jours. Ils font l’expérience d’un pouvoir dont les représentants n’ont jamais fait l’expérience ni du chômage ni d’une feuille de paye à 1000 euros par mois ni du travail partiel. La France est au début d’une transformation pour arrêter le gâchis d’une mondialisation qui exploite sans états d’âme les hommes et la nature. Il y a eu le jaune des soleils de Van-Gogh, celui du vêtement de Juda, celui de l’étoile jaune depuis la Moyen- Age jusqu’au 20° siècle que portaient les juifs. Le nom que l’on donnait à ceux qui brisaient les grèves, « le pan de mur jaune » du tableau de Vermeer dont parle le narrateur dans « A la recherche du temps perdu », la pièce de 20 francs, le jaunet, dont Balzac évoquait la puissance, le jaune d’œuf battu dans du porto, la bande jaune sur les routes à ne pas dépasser sous peine de contravention et maintenant ce fameux gilet qui deviendra une référence, celle d’une dignité reconquise. Le gouvernement ne peut pas dire « Circulez y a rien à voir »
Par Jean Cassio.
30 Novembre
Le perpétuel en colère
Non, je ne l’ai pas inventé, ce matin sur France-Inter un entretien avec le Député LREM et Président de ce groupe Le Gendre Gilles. Sujet : « Les gilets jaunes » il est vrai que député de la deuxième circonscription de Paris aurait-il peut-être aimer intervenir sur le choix de la couleur. Un talent certain pour camoufler la politique gouvernementale et utiliser les verbes, comme Edouard Philippe, chef du gouvernement : entendre, comprendre, partager le désespoir, sans en prendre la moindre part. La pauvreté chez certain n’est qu’une définition dans le dictionnaire et la lecture « Des Misérables » un exercice de grammaire pour gamins du primaire en banlieues. Ils ont été formés au débat et ceux qui bloquent les routes, les péages et autres grandes routes ne peuvent répondre qu’avec l’engagement de ceux qui connaissent les fins de mois difficiles, la facture d’électricité non payées ou le crédit d’un frigidaire. Monsieur le Député a des atouts , il est né avec la cuillère d’argent dans la bouche, entourée de sa mère Catherine Chassaing Mandegou de Borredon et de son père Le Gendre. Il n’a pas déçu sa famille puisqu’à 16 ans (1974) il avait le portrait de Giscard dans sa chambre. Peut-il comprendre ce désarroi, cette colère ? Ceux de cette classe ont les yeux rivés sur les dividendes, sur la communication pour se servir de la « Démocratie » et faire payer par les pauvres l’insoutenable pouvoir de la richesse !
Par Jean Cassio.
19 Novembre
Histoire d’eau
En juillet Mr Hulot prend l’eau Ou le large C’est un seau d’eau sur la tête à Mic-Macron C’est alors qu’il sort du chapeau Une amélioration de l’impôt La fameuse retenue à la source Entre temps c’est la sècheresse Les arrosoirs n’ont plus d’eau Mais à la bourse les liquidités Ressourcent les dividendes On vide les verres Et on remplit sa bourse Coup de théâtre après avoir découvert L’Amérique Le ministre de l’intérieur retourne A la Lyonnaise des eaux Ce n’est pas un coup d’épée dans l’eau C’est une eaubaine Même Zorro le défenseur des pauvres Et des eaux primées N’en est pas revenu A cause de la fameuse retenue Il y a de quoi manger son chapeau La Fontaine me le disait Tu mets un peu trop de vin dans ton eau Non, ce n’est pas une fable Mais un conte de faits Si on me dit que le gouvernement prend l’eau Je la rationne Mais peut-être avec tous ces départs Est-ce une affaire d’eaux usées Je ne veux pas en abuser Notre pays mérite mieux Arrosons les plantes saines De l’action, de la contestation Abreuvons nos sillons d’eau pure Donnons au travail sa ration Abolissons le chômage Donnons l’espoir à notre Nation. Ce texte peut parvenir à d’autres lecteurs n’hésitez pas, les droits d’eauteur sont offerts
Par Jean Cassieau.
4 octobre 1heure 46
J’ai peur du monde qui arrive.
J’ai peur du monde qui arrive. Des hommes dans les rues pourchassent d’autres hommes, la certitude contre leur désespoir. Leur haine contre une différence, la violence contre leurs mains nues. Désordre dans le monde, lente agonie du monde ancien. La richesse contre la pauvreté et le combat des pauvres contre les pauvres. Flamboiement des nouvelles technologies sur lesquelles veillent les détenteurs du pouvoir. La tranquille progression des bourses internationales. J’ai peur du monde qui arrive. L’enfant sur le radeau qui n’arrivera nulle part, l’adulte désarmé au creux de cette mer, la femme silencieuse porteuse d’une mort annoncée. Le massacre se perpétue et les images nous écrasent, le journaliste nous informe avec des mots ripolinés, nous sommes des voyeurs, nos consciences acceptent, l’habitude est mortifère. Pourquoi, quand la nature fait trembler la terre, quand l’ouragan, les inondations, les incendies provoquent cet élan de solidarité, pourquoi ne pouvons-nous pas répondre aux malheurs des hommes et mettre nos additions, nos pourcentages, nos équilibres budgétaires, cette course aux profits au service des besoins des hommes. Quel est le coût d’un avion de combat, quel est le coût d’un navire atomique quel est le coût de cette volonté de puissance des pays qui depuis des siècles donne la puissance à quelques-uns et la servitude à la terre entière ? Vous qui dans les paradis fiscaux mettez vos fortunes à l’abri et nous laissez des abris de fortune, vous les premiers de cordées qui entraînez les premiers de corvées ? J’ai peur du monde qui arrive. La peur n’évite pas le danger aussi ne dispersons pas nos forces car comme a dit Aragon dans une autre période : “Quand les blés sont sous la grêle fou qui fait le délicat” J’ai l’âge où l’espoir s’amenuise, la lutte contre l’injustice nous rend plus humains alors je continue.
PS : FETE DE L’HUMANITE LE 14/15/16 SEPTEMBRE
Lettre ouverte à Mr Cédric Villani
Quelques réflexions sur la Coupe du monde.
Il est vrai qu’il captive et réveille les passions, personne ne peut le nier. Dans la Rome antique Juvénal pouvait écrire que les préoccupations des romains étaient: “le pain et les jeux.” Dans nôtre société le pain est assuré par des associations, voir les Resto du Coeur qui dans les années 1985/86 distribuaient huit millions et demi de repas et en 2016/17, 136 millions. D’autre part le football est un business fort lucratif et les sommes qui se déplacent peuvent décourager le smicard qui doit travailler plusieurs années à 20.000 euros pour le salaire mensuel d’un homme à crampons, pour mémoire MBappé 1 million et demi, donc il faudra 75ans pour le travailleur payé au smic, je crois que la retraite est fixée à 62 ans. On peut se congratuler, klaxonner en coeur, vibrer d’une joie commune, être black blanc beur mais les actes raciste restent bien présents. Le sport comme soupape de sécurité, sans compter les hoolligans et leur violence. Le sport devient une diversion pour oublier momentanément les difficultés, le chômage,la profonde fracture de notre société de plus en plus inégalitaire peut-être Marx aurait dit :” Un opium » C’est une foule comme ça que je voudrais voir dans les manifs et que la conscience sociale soit à la hauteur de la conscience sportive. Lénine disait:” Il faut rêver ». Un fidèle de l’Huma. Jean Cassio 13/07/2018
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.